De plus en plus d’indépendants recourent aux allocations spécifiques disponibles, comme le congé de naissance et les soins informels. Cependant, ces dispositifs restent encore méconnus et insuffisamment exploités.

D’après les données de l’INASTI, le nombre d’indépendants bénéficiant de ces aides a progressivement augmenté entre 2019 et 2023. En 2023 :

• 9 484 indépendants ont perçu des allocations pour un congé de naissance.
• 6 016 indépendants ont bénéficié de titres-services après un accouchement.
• 890 indépendants ont sollicité des aides pour soins informels, soit près du double par rapport à 2019.
• 115 demandes de congé de deuil ont été acceptées, un chiffre en baisse par rapport à 2022 (167 demandes).

Malgré cette progression, les indépendants restent encore nombreux à ignorer ou à ne pas utiliser ces allocations.

Des dispositifs encore largement méconnus

Une enquête menée par Acerta auprès de 500 indépendants belges met en évidence un manque d’information généralisé :

• 62 % ignorent qu’ils ont droit à une allocation en cas de deuil.
• 62 % ne savent pas qu’ils peuvent bénéficier d’une aide pour soins informels.
• 41 % des indépendantes ne connaissent pas l’existence du congé de maternité.
• 38 % ne savent pas qu’ils peuvent être en incapacité de travail.
• 52 % ignorent qu’ils ont droit à un congé de naissance.
• 57 % ne connaissent pas l’existence des titres-services après accouchement.

Pourquoi les indépendants ne sollicitent-ils pas ces aides ?

Même en ayant connaissance des dispositifs existants, une majorité d’indépendants hésite ou renonce à les demander. Les principales raisons invoquées sont :

• 23 % craignent de perdre des clients en prenant un congé.
• 24 % redoutent que cela nuise à leur réputation professionnelle.
• 24 % jugent les démarches administratives trop complexes.
• 26 % estiment qu’il n’existe pas assez de solutions de remplacement.
• 18 % trouvent l’impact financier trop important.

Le fonctionnement des principales allocations

• Congé de naissance : introduit en 2019, il permet aux indépendants de prendre entre 10 et 20 jours de congé, avec ou sans titres-services.
• Soins informels : existant depuis 2010, il offre une indemnité pouvant aller jusqu’à 12 mois pour aider un membre de la famille gravement malade.
• Congé de deuil : instauré en juillet 2021, il est limité aux cas de décès d’un partenaire ou d’un enfant.

Vers une meilleure sensibilisation et simplification des démarches

Selon Olivia Legradi, experte chez Acerta, les indépendants mettent souvent leur activité en priorité, au détriment de leur propre bien-être. Pourtant, certains dispositifs comme les titres-services après accouchement sont automatiquement activés et ne nécessitent qu’une validation de leur part.

Face à ce constat, l’objectif des pouvoirs publics et des caisses d’assurances sociales est de mieux informer les indépendants et de simplifier l’accès aux allocations afin qu’un plus grand nombre puisse en bénéficier.

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